Menu
Libération
Éditorial

Résistance.

Article réservé aux abonnés
publié le 15 mai 1999 à 1h02

Et si l'opposition démocratique à Slobodan Milosevic, en capilotade

depuis 1997, commençait à relever la tête? La question, hors d'actualité pendant les premières semaines des frappes de l'Otan, n'est peut-être plus aussi absurde qu'on pourrait le penser. On en veut pour preuve, bien sûr, la résistance du président du Monténégro, Milo Djukanovic, aux oukases et aux menaces de Milosevic. Mais aussi le fait que Vesna Pesic, l'une des personnalités les plus courageuses et les plus respectables de la scène belgradoise, estime venu le moment de sortir de son silence. Militante antiguerre dès les tueries et les combats de Croatie et de Bosnie, elle n'est pas soupçonnable d'opportunisme comme certains de ses alliés d'il y a deux ans: Zoran Djindjic, ancien maire de la capitale, et surtout Vuk Draskovic, rallié à Milosevic et congédié le mois dernier pour avoir déclaré prématurément que le régime pourrait finalement accepter la présence d'une force de l'ONU au Kosovo.

Le mystère Draskovic, en théorie, reste entier. Mais si Vesna Pesic a raison quand elle parle d'une lassitude croissante de la population serbe face à la destruction de l'infrastructure de son pays, un tel mystère pourrait bien n'avoir jamais existé: l'homme est connu pour sentir le vent et il aurait simplement pris ses distances d'un régime qu'il juge chancelant, pour mieux proposer ses services plus tard. Bref, il aurait réagi, comme toujours, en girouette particulièrement sensible" Ne rêvons pas cependant: lassitude