Jérusalem envoyé spécial
S'il n'y avait les portraits d'Ehud Barak et de Benyamin Netanyahou, on pourrait croire que les principaux carrefours de la ville sont devenus des points de ralliement pour colonies de vacances. Les militants sont souvent des adolescents, voire des gosses qui, à peine sortis de l'école, sont venus tenir les banderoles des principaux partis sous les ardeurs du soleil. A deux jours du scrutin, Jérusalem s'est brutalement énervé. Le dénouement est proche. Alors on mobilise toutes les forces disponibles pour occuper les carrefours et agacer les automobilistes à coups de tracts, d'autocollants et de photos. Vaine bataille? Pas sûr. Le scrutin de 1996 s'est joué à quelques dizaines de milliers de voix, et les indécis, selon les sondages, sont encore nombreux.
A certains carrefours, la cohabitation entre partis se passe bien. On s'ignore, on discute ou on se chamaille gentiment. Comme à celui de Tsomet-Pat. «La rue, c'est nous», affirme Rahamin, 27 ans, militant du Likoud, qui est «convaincu à 100%» de la victoire de Benyamin Netanyahou. «Le coeur du pays, c'est Jérusalem, et le coeur de Jérusalem, c'est Bibi. C'est lui qui donne le rythme à tout le pays», ajoute-t-il. Crachats et insultes. A un autre croisement, ça se passe moins bien. «La tension continue de monter depuis que Mordechaï (le candidat du centre, ndlr) s'est retiré. Les gens du Likoud, qui réservaient leurs forces pour le second tour, se sont réveillés. Il nous arrive de recevoir des crachat