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Libération
Éditorial

Surenchère.

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publié le 17 mai 1999 à 1h03

Ehud Barak ou Benyamin Netanyahou? Les deuxièmes et troisièmes

couteaux ayant jeté l'éponge, c'est entre ces deux hommes que les Israéliens choisissent aujourd'hui leur nouveau Premier ministre. Vu de Paris, on pourrait croire que le choix est entre le candidat de la paix et celui de la guerre. Mais ce n'est pas ainsi que les Israéliens voient la compétition. Ils vont avant tout se prononcer en fonction de l'idée qu'ils se font d'un chef du gouvernement.

La force d'Ehud Barak, dans une telle épreuve, est de n'avoir jamais tenu les rênes du pouvoir. Et, surtout, de se présenter contre un Premier ministre qui n'a pas cessé de décevoir ses plus farouches partisans depuis quatre ans, y compris beaucoup de ceux qui avaient accepté d'entrer dans son gouvernement et qui en ont vite claqué la porte afin de protester contre la désinvolture, l'opportunisme et la surenchère communautariste de Netanyahou. C'est ainsi qu'il décima son propre parti et perdit un ministre de la Défense, un ministre des Finances et un ministre des Affaires étrangères, la liste n'étant pas exhaustive. Du jamais vu en Israël où, pourtant, la classe dirigeante n'a jamais été très regardante en matière de loyauté politique et de fidélité personnelle.

Face à un tel adversaire, Barak a vu ses handicaps jouer en sa faveur. Souvent maladroit et presque toujours mauvais orateur, il s'est présenté pour ce qu'il est: un ancien chef d'état-major qu'on ne peut pas soupçonner de vouloir mettre en danger la sécurité du pays,