Jérusalem de notre correspondant
«C'est un magicien», criaient encore les militants du Likoud juste avant la fermeture des bureaux de vote hier soir. Aucun tour de passe passe n'a finalement sauvé Benyamin Netanyahou. Les premières estimations des deux chaînes de télévision israélienne donnaient son adversaire Ehud Barak largement vainqueur, avec plus de 57% des suffrages. L'ex-Premier ministre reconnaît d'ailleurs très vite sa défaite et annonce son intention de quitter la tête du Likoud. Il sait que s'il ne démissionne pas de sa propre initiative, ses compagnons s'en chargeront. La guerre de succession a commencé avant même la fin de la campagne. Le désarroi est d'autant plus grand que l'homme ne chute pas seul. Son parti enregistre son plus mauvais score en un quart de siècle et ne recueillerait qu'une vingtaine de sièges contre 32 dans la Knesset sortante.
Satisfaction d'Arafat. La liste travailliste rebaptisée «Israël Uni», en revanche, se maintient avec 35 députés. Autre surprise du scrutin, partis de zéro, les anticléricaux emmenés par l'ancien journaliste, Yossef Lapid, obtiennent six élus dans une chambre qui en compte 120. Ils arrivent même devant le parti du centre qui ne devrait pas avoir plus de cinq députés. Les ultra-orthodoxes progressent. Mais pour la première fois dans l'histoire d'Israël, il devient possible de former une coalition sans eux.
Interrogé en début de soirée, Ehud Barak, ne s'était laissé aller à aucun triomphalisme prématuré. Il était impossible