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Libération

Belgrade se dit «ouvert» aux conditions de paix du G8. Les alliés ont envie de croire Milosevic. Le geste d'ouverture serbe coïncide avec une relance du processus diplomatique. Les frappes continuent.

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publié le 19 mai 1999 à 1h05

Ouverture diplomatique ou nouvelle manoeuvre? A deux reprises, hier,

Belgrade a déclaré que les conditions du G8 (pays occidentaux plus la Russie) pouvaient être «acceptables» pour la Yougoslavie. Une prise de position qui survient en pleine frénésie diplomatique autour du conflit du Kosovo. Le porte-parole des Affaires étrangères yougoslave a ainsi déclaré que la déclaration du G8 «constitue un élément du processus de paix et nous y sommes ouverts malgré certaines réserves». Position confirmée ensuite par le président serbe Milan Milutinovic, un proche de Milosevic, dans une conversation téléphonique avec le chef de la diplomatie italienne Lamberto Dini.

On est certes loin d'une acceptation franche et sans réserves des conditions du G8, et la première réaction, quasi instinctive, à Paris comme à Londres, est nette: «Pas d'arrêt des bombardements.» Au QG de l'Otan, à Bruxelles, on parle même de «stratagème» de Belgrade, du même acabit que l'annonce, la semaine dernière, d'un retrait des forces serbes du Kosovo, jamais confirmé dans les faits.

«Digne d'intérêt». Pour autant, le contexte dans lequel intervient ce possible ballon d'essai explique que, à Paris comme à Washington, on qualifie malgré tout la déclaration de Belgrade de «digne d'intérêt». Elle coïncide en effet avec l'aboutissement, dans les tout prochains jours, d'un long cheminement diplomatique associant les Occidentaux et la Russie, à la recherche depuis des semaines d'un consensus sur les conditions de sortie de