La lassitude est peut-être en train de gagner la Serbie, mais elle
n'épargne pas non plus les opinions publiques occidentales, à l'exception de la population britannique. Ici et là, les sondages commencent à indiquer des renversements de tendance. Ils sont manifestement dus au bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade et à celui d'un groupe de réfugiés kosovars à Korisa, même si toute la lumière n'a pas été faite sur cette dernière tragédie.
Combinées avec l'impression de prudente indécision et d'absence de perspective que donne l'action de l'Otan toujours un peu plus de la même potion amère mais on ne peut même pas vous garantir le mois de la guérison , les «erreurs» de l'Alliance commencent à peser lourd sur le moral de l'arrière. D'où des fissures qui se font jour parmi les pays engagés dans les frappes aériennes. Il suffit de voir avec quel empressement Paris, Bonn et même Washington ont tout fait depuis deux jours pour désamorcer les déclarations britanniques demandant qu'on envisage enfin sérieusement de se préparer à une éventuelle intervention terrestre qui ne bénéficierait pas de la bénédiction préalable de Slobodan Milosevic. De quoi rasséréner le président yougoslave auquel on a ainsi confirmé officiellement, outre les failles dans la coalition, qu'il n'avait rien à craindre sur ce front-là et qu'il peut espérer, avec un peu d'astuce et de rouerie, rester maître du calendrier au moins jusqu'à la fin de l'été.
En faisant dire, par l'un de ses collaborateurs qu