Trente-cinq heures, acte II. Critiquée de toute part, Martine Aubry
défend aujourd'hui son «prébilan», le premier du genre (lire son interview ci-contre), et s'apprête, dès la semaine prochaine, à ouvrir les consultations en vue de la seconde loi, qui doit préciser les conditions définitives de la réduction du temps de travail (Smic, heures supplémentaires, aides") sur la base des accords qui ont déjà été signés. La polémique, qui accompagne la loi Aubry depuis son origine, reprend donc de plus belle. Mardi, le Medef (ex-CNPF) et le RPR ont sonné la charge sur le thème: «A défaut de créer des emplois, les 35 heures vont créer des impôts.» Emploi, salaires, flexibilité, temps libre, dialogue social et cadres, Libération passe les 35 heures au crible.
Emploi: la déception Certes, les socialistes n'ont jamais dit que les 35 heures étaient une affaire facile. Ils n'ont jamais promis non plus qu'elles feraient chuter le chômage. Mais, début 1998, certaines projections officielles «140 000 emplois la première année, autant en 1999, 700 000 au total» faisaient rêver.
Où en est-on? Le chiffre avancé par Martine Aubry, 56 767, pourrait être considéré comme un début encourageant. Mais la façon dont le gouvernement parvient à ce résultat laisse une impression mitigée. Il tient compte des emplois créés mais aussi des emplois «sauvés»: environ 13 933. Il intègre également des emplois créés par les entreprises publiques (EDF-GDF, SNCF, la Poste") qui ont passé des accords avec une spont