Menu
Libération
Portrait

Ahtisaari, la bosse de la diplomatie. Le président finlandais est plus à l'aise sur la scène internationale.

Article réservé aux abonnés
publié le 21 mai 1999 à 1h07

Stockholm de notre correspondant régional, Maarti Ahtisaari aime la

diplomatie. En fait, sa fonction de président de la République finlandaise est presque un accident de parcours. «Même si, pour un petit pays comme la Finlande, aussi dépendant de ses relations extérieures, il est bon d'avoir un diplomate pour Président», note Pekka Visuri, enseignant à l'Académie militaire d'Helsinki. Nouveau joker dans la ronde diplomatique des Balkans, Maarti Ahtisaari retrouve ainsi son élément. Une revanche, dit-on à Helsinki. Pour son plus grand bien-être, car, il y a quelques semaines encore, il était au plus bas. Sous la pression des sondages et de son parti, il venait d'annoncer qu'il renonçait à la course à la présidentielle de l'an prochain. On lui reprochait ses trop fréquents voyages à l'étranger et son manque d'intérêt pour les affaires intérieures. Et la presse tabloïd ne se gênait pas pour moquer son poids ou sa démarche en canard, due à un problème de genou qu'il n'a pas trouvé le temps de soigner.

Après un Kekkonen trop politique et un Koivisto trop aristo, Ahtisaari est devenu en 1994 un Président presque trop accessible. Au début, les Finlandais l'ont aimé. Il était près des gens. Selon certains, il s'est trop exposé aux médias. Et ses compatriotes se sont détournés. «Finalement, estime une diplomate finlandaise, les Finlandais voulaient un père de la patrie.»

Lors de son élection, Ahtisaari est presque un blanc-bec en politique, sans ancrage au sein de son parti social-dém

Les plus lus