Alors que les opérations aériennes contre la Yougoslavie vont entrer
dans leur troisième mois, l'aviation de l'Otan intensifie son action; chaque jour qui passe, ou presque, enregistre un nombre croissant de sorties, même au-dessus du Kosovo. En même temps, les Etats-Unis tentent de réaliser ce que l'Otan n'a pas su faire depuis le 24 mars: persuader Milosevic qu'ils sont imprévisibles. D'où les récentes déclarations du Pentagone sur la possible insuffisance de la guerre aérienne pour faire plier Belgrade. D'où le renforcement envisagé des effectifs de l'Alliance en Albanie et en Macédoine. D'où les propos soudain sibyllins de Clinton sur le fait qu'il «n'écarte pas d'autres options militaires» que l'action aérienne. D'où aussi, sans doute, les fuites dont a bénéficié Newsweek à propos de l'ordre secret qui aurait été donné par la Maison Blanche à la CIA de tout tenter ou presque pour faire chuter la maison Milosevic.
Cette panoplie de menaces réelles et virtuelles suffira-t-elle à faire céder Belgrade? On l'espère, bien sûr, à Washington, où on se méfie de l'enlisement des négociations triangulaires en cours et du refus de Moscou de se désolidariser, pour l'instant, de l'exigence serbe concernant un arrêt préalable des bombardements. Mais, d'un autre côté, il n'a pas pu échapper à Milosevic qu'un seul pays de l'Otan (la Grande-Bretagne) plaide en faveur d'une intervention terrestre. Que l'Italie, le porte-avions de l'Otan avec sa vingtaine de bases mises à disposition, a viré