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Libération

La droite désabusée. Regrets acides entendus dans les couloirs.

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publié le 26 mai 1999 à 1h11

Question de rythme. Sur la Corse, la droite en a manqué.

L'arrestation des assassins du préfet Erignac l'a prise à contre-pied avant même qu'elle ne défende, hier, sa motion de censure contre la politique du gouvernement dans l'île. Du coup, elle a marché à cloche-pied alors qu'elle voulait profiter de l'effet paillote pour cavaler dans la dernière ligne droite des européennes. «Les socialistes ont du cul. Il n'y a rien à faire contre ça», observait Patrick Devedjian, porte-parole de la liste RPR-DL, dans les couloirs de l'Assemblée. André Santini (UDF, Hauts-de-Seine) levait les yeux au ciel: «Les grandes douleurs sont muettes.» Pas vraiment, tant la concurrence à droite est rude avant le scrutin du 13 juin. «Tout arrive un peu tard. Mais ce n'est pas notre faute», remarquait Dominique Paillé (UDF, Deux-Sèvres) en pointant du doigt le RPR, qui a freiné l'initiative centriste. José Rossi, porte-parole du groupe DL, n'était pas loin de penser qu'il s'est fait piéger par ses partenaires. «On aurait dû s'abstenir d'en parler si tôt», notait Claude Goasguen, porte-parole de DL. Philippe de Villiers, président du MPF et colistier de Charles Pasqua, était plus carré: «Il y a trois semaines, le débat avait un sens. A présent, il apparaît anachronique. Il y a les opposants aux mains libres. Et les autres qui ont les mains liées et sont forcés de demander l'autorisation à l'Elysée.» «On navigue toujours entre les inconvénients. Il fallait censurer plus tôt ou passer rapidement à au