L'ombre de SOS-Racisme va planer, samedi, sur la «mobil'» de Stop la
violence. Parrainée et encouragée par quelques chevau-légers du mitterrandisme première manière (celui du septennat 1981-1988), l'organisation fondée par Harlem Désir et quelques autres ne s'est jamais remise de ses origines partisanes mal camouflées: après les années rock de la place de la Concorde orchestrées par un Jack Lang pas mécontent de peaufiner son look «idole des jeunes», ce furent les longues années du déclin. La fin d'un rêve dans le marigot politicien, avant une lente remontée.
Même si le rap a remplacé le rock, les responsables en titre de Stop la violence feraient bien de méditer ce fâcheux précédent, surtout s'il y a foule cet après-midi entre la place Stalingrad et la Villette. Les meilleurs sentiments adolescents suscitent souvent de troubles vocations chez les adultes. Elles peuvent être politiques mais aussi commerciales, comme pourrait le suggérer la genèse du mouvement, son élargissement-détournement et les tractations-tentations qui ont entouré la préparation de la fête d'aujourd'hui.
Le risque de récupération politique n'est pas nul pour autant, à voir le nombre de ministres de Martine Aubry à Jean-Pierre Chevènement, sans oublier Elisabeth Guigou et Claude Bartolone qui se sont empressés autour du berceau de Stop la violence. Et Lionel Jospin lui-même n'a pas dédaigné de se prêter à une petite mise en scène suspecte, à Montpellier, lors des Rencontres nationales des acteurs de la