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Libération

Elisabeth Guigou enjôle la «Jospinie». Le Premier ministre est «fier» de cette ex-mitterrandienne qui tisse ses réseaux.

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publié le 31 mai 1999 à 1h14

Elle plaît. A son Premier ministre, aux militants, aux élus. «Jamais

un mot de trop, jamais d'erreur ni d'approximation», résume un proche du Premier ministre. L'ex-conseillère de François Mitterrand s'est convertie en miroir où la «Jospinie» se mire avec complaisance: «Méthodique, rigoureuse, morale, intègre; il se retrouve en elle, il est fier d'elle», glisse un des conseillers de Lionel Jospin. Elle le rassure, paraît-il. Mercredi, avant de renvoyer Jacques Chirac à ses «dysfonctionnements» corses au cours du Conseil des ministres, Lionel Jospin avait consulté par écrit deux de ses ministres: Chevènement et, avant lui, Guigou.

Les députés PS ravis. Il y a deux ans, dans le casting gouvernemental, elle n'était qu'un «pari», dans l'ombre des «éléments structurants, Aubry, Chevènement, DSK». Au poste de garde des Sceaux, l'ancienne ministre des Affaires européennes de Mitterrand venait en deuxième ou troisième choix, après Catherine Trautmann. Elle semblait bien être «la bonne personne à la bonne place, selon Stéphane Rozès, de l'institut CSA, un profil peu idéologique, une image de compétence, de dossiers et d'intégrité». Le 18 mai dernier, au meeting socialiste de Marseille, les «Guigou-sceptiques» ont mesuré aux ovations du public qu'elle parlait mieux aux militants que tous les autres. A l'Assemblée nationale, son art de faire passer l'opposition pour un ramassis d'idiots et de menteurs, sur un ton égal et caressant, ravit les députés PS. «Quand c'est elle qui répond, on