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Libération

A pertes de vue... Bataille de chiffres sur l'argent dilapidé.

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publié le 9 juillet 1999 à 23h47

Combien le Crédit Lyonnais a-t-il finalement coûté au contribuable

français? 28 milliards (chiffre avancé aujourd'hui par Jean-Yves Haberer, ancien président de la banque), 50 milliards (chiffre du gouvernement actuel), 100 milliards (chiffre le plus couramment admis) ou 150 milliards (chiffre avancé en novembre 1997 par le commissaire européen Karel Van Miert)?

Au box-office de la perte, l'estimation Van Miert arrive largement en tête. «Même en tenant compte du coût final de l'opération en 2014 (le bilan final est prévu pour cette date, ndlr) et en actualisant la perte, on n'arrive pas à de tels montants», explique-t-on au ministère des Finances. A l'époque, Bercy estimait la perte cumulée du CDR (Consortium de réalisation, la structure qui a récupéré tous les actifs sales du Lyonnais) à 100,2 milliards. Aujourd'hui, deux ans plus tard, l'estimation n'est plus que de 86 milliards. Pourquoi cette diminution? «Tout simplement parce que le CDR a su valoriser ses actifs», répond-on à Bercy avec une certaine fierté. Par prudence, l'Etat a toutefois préféré garder «un peu de mou» en maintenant l'estimation comptable de 100 milliards de francs. La différence de 14 milliards de francs permettra, le cas échéant, de couvrir des pépins à venir.

Après des mois de silence, l'ancien PDG du Crédit Lyonnais Jean-Yves Haberer a semé le doute dans les esprits comptables en affirmant, le 29 juin sur France 2, que l'aide de l'Etat s'élevait à 28 milliards de francs seulement. «28 milliards, c'es