Appelons-le Jean-Yves. En l'espace d'un quart d'heure hier matin,
Jean-Yves a gagné 1 984 francs au casino Crédit Lyonnais. Il considère cela comme une revanche, mais il est encore loin du compte, «vu tous les impôts qu'on [lui] a ponctionnés» (la facture par contribuable s'élève en effet à 6 000 francs). C'est ce qu'il a expliqué à son conseiller financier de la Poste, lorsque, quinze jours plus tôt, il a préréservé, pour lui et son épouse, pour 30 000 francs d'actions. Comme un petit noyau de Français qui ont essayé de tirer leur épingle du jeu, Jean-Yves a fait l'«aller-retour». Réservant au plafond de ce que le particulier pouvait espérer et donnant, dans la foulée, mandat à son gestionnaire pour se débarrasser des titres dès matines, au premier jour de la cotation. Ce qui a été fait.
20% de rendement. S'il n'y avait pas eu autant de candidats à la privatisation (3,5 millions de Français), Jean-Yves aurait pu gagner bien davantage. Malheureusement, il a dû se contenter de deux fois 30 titres, le maximum alloué par individu, soit un montant investi pour le couple de 10 036 francs, trois fois moins que ce qu'il espérait. Le gain n'est pas pour autant ridicule. Défalqué des frais facturés par sa banque pour vendre ses titres (90 francs à la Poste), le rendement de son opération frôle les 20%. Presque du pur bénéfice, puisque la somme investie n'aura été immobilisée que pendant une quinzaine de jours. En effet, le 15 juillet, la banque va lui réclamer, comme aux 3,5 millions d