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Libération

Les petits cadeaux de Bercy. L'Etat vend ses entreprises bien au-dessous de leur prix.

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publié le 9 juillet 1999 à 23h47

Les entreprises publiques sont-elles bradées? Si l'on en croit notre

tableau, leur cours d'introduction est fréquemment sous-évalué: au premier jour d'introduction, le titre augmente souvent de plus de 10%. Les gazettes financières, qui ont repéré le truc, recommandent d'ailleurs systématiquement la souscription des privatisées. Rue de Bercy, on tempère: «Le premier cours ne veut pas dire grand-chose, ce n'est pas le cours de stabilisation.»

C'est le ministre, conseillé par des banquiers, qui fixe le prix d'introduction. L'évaluation tient compte de l'analyse des banquiers qui le conseillent (sur la base des fonds propres, des bénéfices, de la solvabilité, des parts de marché"), mais aussi des exigences des investisseurs invités au tour de table et de l'avis de la Commission des participations et des transferts. Une fourchette est d'abord annoncée, et, au vu des réservations, le ministre fixe au dernier moment le prix final. Si c'est la ruée, il tape dans le haut de la fourchette, ce qui a été le cas avec le Lyonnais. Il ne prend, en fait, guère de risques: il existe un marché non officiel.

Dans le cas du Crédit Lyonnais, l'action était demandée sur ce «marché gris» à 31 euros. Le ministre a donc fixé, dans le haut de la fourchette, 25,5 euros pour les particuliers, 26,2 pour les institutionnels. «De fait, dans les trois dernières opérations (Air France, Aerospatiale et Crédit Lyonnais), on a fini à un prix d'introduction supérieur aux estimations moyennes des banques-conseils