Les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Surtout quand ils
s'appellent Giscard, l'homme d'un septennat, ou Séguin, «militant de base» du RPR. N'en déplaise donc à ces deux-là, qui auraient aimé qu'il se convertisse au pompidolien quinquennat et se l'applique à lui-même sans trop tarder, Jacques Chirac, fût-il en charpie au lendemain des européennes, ira au terme de son mandat. Promis. «J'assumerai ma mission jusqu'à son terme. Et alors, les Français jugeront et en tireront tous les conséquences», a-t-il assuré, hier, cinquième 14 Juillet depuis son accession à l'Elysée et troisième de cohabitation. La solennelle affirmation vaut ce qu'elle vaut. Lors de l'édition 1996, le chef de l'Etat avait affirmé avec la même solennité qu'il n'était pas question pour lui de dissoudre. Un an après, il était là pour commenter la victoire de la gauche au lendemain d'une dissolution de «convenance»" Mais, en attendant un éventuel démenti, voilà la droite et Lionel Jospin informés du calendrier de l'heure. La première a trois ans pour se refaire ou continuer à se déliter après son naufrage du 13 juin. Le second a trois ans pour s'imposer à l'Elysée ou s'user à Matignon.
Trois longues années qui, a priori, devrait donner plus d'espoir à la première qu'au second. «L'expérience», mot dont Chirac a usé et abusé à dessein hier, tend à montrer que la durée ne réussit jamais à un chef de gouvernement. Les quatre derniers titulaires du poste ne sont pas restés plus de deux ans en fonction, et aucun P