Bravo, mais peut mieux faire. Dans son traditionnel message aux
armées à l'occasion du 14 Juillet, le président de la République a évoqué le «succès» de la contribution de la France au Kosovo. Mais il a averti qu'«on ne saurait pour autant se satisfaire des lacunes ou des insuffisances que cette crise a pu mettre en évidence». Une pierre jetée dans le jardin du ministre de la Défense, Alain Richard, pour qui «il est exagéré de parler de déficiences», concédant à peine, dans le Monde, qu'il existe «peut-être des capacités manquantes (") pas encore comblées par des acquisitions déjà programmées». Le manque d'avions de guerre électroniques ou de ravitaillement en vol, la faiblesse des stocks de bombes, la fatigue du porte-avions Foch ou les difficultés rencontrées par les troupes pour pénétrer au Kosovo sont pourtant autant de «lacunes» et d'«insuffisances» constatées par les militaires eux-mêmes. Jacques Chirac en a profité pour «inviter» les armées «à une vaste réflexion sur les méthodes et les moyens nécessaires à l'adaptation de nos forces». Il a également rappelé «l'impérieuse nécessité pour les Européens de se donner les moyens d'agir ensemble et entre eux». Un souhait que partage modérément l'opinion, selon un sondage du ministère de la Défense (1). Elle apparaît plus confiante dans une alliance avec les Etats-Unis «pour assurer la sécurité de la France» (45%) que dans une défense européenne indépendante de Washington (36%, +7 points depuis 1998).
(1) Sondage IOD réalisé