Moscou, de notre correspondant.
La Russie est une poubelle dont Moscou est le vide-ordures. Si la capitale russe est l'objet de toutes les faveurs et reçoit près de 80% des investissements du pays, c'est depuis ce centre privilégié du pays que sont prises les décisions ou les non-décisions qui font du reste du territoire un gigantesque dépotoir. Le phénomène ne date pas d'aujourd'hui. La part de l'héritage soviétique est considérable et la Russie l'apprend chaque jour à ses dépens. Mais depuis la chute du Mur et l'ouverture du pays à l'économie de marché, dont les apparatchiks de l'ancien régime, les escrocs et les petits malins ont été les premiers bénéficiaires, toutes les pollutions accumulées n'en sont que plus visible.
Tout se passe comme si, à mesure que l'on s'éloigne de Moscou, la situation allait en empirant. Avec le pompon du désastre écologique aux extrémités du pays que sont la péninsule de Kola dans le Grand Nord et la mer du Japon dans l'Extrême- Orient russe, deux grandes poubelles de déchets nucléaires dénoncées par Alexandre Nikitine à Saint-Pétersbourg et Gregori Pasko à Vladivostok. Tous deux, comme par hasard, accusés d'avoir «trahi» leur patrie mais soutenus par la communauté internationale (notamment Amnesty International). Le procès de Pasko vient de s'achever à Vladivostok (lire page 3), celui de Nikitine s'éternise depuis trois ans et demi.
Les mouvements écologiques russes ou internationaux comme Greenpeace ne cessent de dénoncer les méfaits et d'annon