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Libération

A Lille, un deuil parfois obligé. La communauté marocaine prie sans passion excessive.

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publié le 26 juillet 1999 à 0h02

Evoquant la mort de Hassan II, le quotidien nordiste la Voix du Nord

titrait hier: «Le grand vide». Ce fut effectivement le sentiment exprimé dès l'annonce du décès du monarque par la communauté marocaine de la région, forte de 30 000 membres.

Durant tout le week-end, les mosquées ont rendu hommage au défunt, le consulat général du Maroc de Lille a ouvert ses portes, afin que ses ressortissants puissent signer le livre de condoléances. Hier après-midi, les fidèles se réunissaient à la mosquée de Lille-Sud pour une prière. Plus tard, c'est à la mosquée d'Armentières, où la communauté marocaine est très présente, qu'une prière solennelle a été rendue en présence de plusieurs centaines de personnes. Les voix discordantes sont rares. Certains Algériens, présents à la mosquée d'Armentières, se demandaient d'ailleurs si leurs amis marocains ne souffraient pas un peu d'amnésie. «Il ne s'agit pas de cela, explique Rachid (1), 35 ans. Nous respectons la mort. Le passé ne doit pas être évoqué pendant le deuil. C'est ce que la fille du général Oufkir a également dit. Cela n'a rien à voir avec le pardon ou l'oubli du passé. Il faut comprendre aussi que pour beaucoup de Marocains, dans les classes populaires notamment, le roi avait une dimension sacrée.» Pas foule. Sur le marché de Wazemmes, quartier populaire de Lille où cohabitent plusieurs communautés étrangères, la disparition de Hassan II n'était cependant pas au coeur des discussions. «Si vous m'interrogez sur le sujet, lance un