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Libération

Foule immense à Rabat aux obsèques de Hassan II. Mohamed VI prend les rênes de l'avenir du Maroc.

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publié le 26 juillet 1999 à 0h02

Rabat, envoyé spécial.

C'est comme un tourbillon, un instant unique et fugitif que personne ne veut manquer. Ils ont attendu des heures, huit, dix heures parfois, et certains, arrivés la veille, ont dormi sur le trottoir pour ne rien manquer. Mais voilà que tout passe si vite, trop vite, au pas de charge. Sorti du Mechwar, l'enceinte qui sépare le palais royal de la ville, le cortège funéraire se retrouve rapidement avenue Mohamed-V, puis avenue Hassan-II, le long de la Médina, et déjà au mausolée où le souverain défunt doit reposer. Trop vite, comme dans un éclair aveuglant, car, d'abord, on n'y voit pas grand-chose. Juste le bout des fez rouges des dignitaires marocains, et encore. Alors, dans l'énervement, la précipitation, on confond tout. A peine passé le carrosse doré et vide tiré par quatre chevaux qui, symbole de la monarchie, ouvre le cortège, on se rue par des artères adjacentes pour le revoir, sans savoir qu'on a raté le cercueil, qui suit plus loin, derrière.

Ballet d'excitation. Mais déjà, dans le public, des femmes tombent, d'autres hurlent: crises de nerfs. On les évacue en brancards vers les tentes prévues à cet effet, ou on les couche simplement à terre, pour qu'elles se reposent. Et pendant ce temps, le cortège, implacable, imperturbable, continue sa route. C'est qu'il doit faire vite: il faut rejoindre le mausolée avant la prière d'al-Asr. Autour du convoi, policiers et militaires en tenue de cérémonie, avec un brassard blanc en signe de deuil, courent en s