Menu
Libération
Éditorial

L'échec intérieur

Article réservé aux abonnés
publié le 26 juillet 1999 à 0h02

L'éloge appuyé de Hassan II que Lionel Jospin a cru bon de faire

témoigne de l'ampleur du changement intervenu sur la scène internationale au cours de la décennie écoulée. Car on ne peut contester que le roi défunt avait fait en matière diplomatique des choix qui ont reçu l'approbation a posteriori de l'histoire. Son engagement décidé dans le camp occidental lui a épargné les affres des compagnons de route du Kremlin pris dans le démantèlement de l'empire soviétique et l'évolution de l'antagonisme israélo-palestinien n'a pu que mettre en valeur son rôle de médiateur. Aux frontières proches, la guerre ouverte au Sud avec le Polisario est suspendue faute de mieux dans un gel de longue durée et, à l'Est, les relations avec l'Algérie tendent à la normalisation après une période de tension. La transition démocratique sur le plan intérieur correspond aussi à un apaisement de l'environnement international du royaume.

Cela vaut aussi pour les relations avec la France où «notre ami le roi» était uniquement celui de la droite, alors que la gauche en faisait une de ses bêtes noires (elle était moins chatouilleuse avec d'égales, ou pires, exactions contre les droits de l'homme en terres progressistes). Les bouderies de la période mitterrandienne sont oubliées. Rétrospectivement, il faut admettre que Hassan II avait trouvé, à sa manière tortueuse, une bonne distance avec l'ancienne puissance coloniale, où une complicité maintenue n'empêchait pas une sourcilleuse, et parfois caractériell