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Libération

Deux modèles agricoles concurrents. Les Etats-Unis privilégient la production de masse, l'Europe cherche à protéger son marché.

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publié le 27 juillet 1999 à 0h03

Les rétorsions américaines ont le goût du cadeau empoisonné. 117

petits millions de dollars de pénalité: la somme paraît symbolique comparée aux exportations annuelles de l'Union européenne (180 milliards de dollars). Tout l'art des Américains a été de porter le fer là où cela fait mal. Le roquefort, la truffe, la tomate italienne sont autant de points sensibles dans l'imaginaire collectif des Européens. En les choisissant pour cible, Washington a l'assurance que tant que dureront les droits de douane, les producteurs concernés trouveront un haut-parleur dans les médias et une écoute attentive auprès de leurs gouvernements. Il ne s'agit pas pour les Etats-Unis d'une méchanceté gratuite. Ils tapent là où cela démange parce qu'il veulent gagner.

Modèle américain. Washington veut gagner sur trois tableaux: le boeuf, la banane et les organismes génétiquement modifiés (OGM). Il y est parvenu sur les deux premiers (depuis le 3 mars, 191 millions de dollars de droits de douanes frappent une liste d'exportations européennes), et il part favori pour le troisième. Les trois dossiers sont apparus séparément sur la scène du commerce mondial. Mais pris ensemble, ils donnent un sens à l'opposition Etats-Unis-Europe. Les premiers ont mis en place un modèle de développement agricole: réduction des coûts et produits de masse grâce à une agriculture ultraperformante. Du tracteur de l'après-guerre aux OGM en passant par les hormones, les farmers restent à la pointe de la productivité. Le product