Les symboles sont appuyés pour ce sommet sans précédent sur les
Balkans. Le lieu d'abord, Sarajevo, qui rappelle deux des plus terribles tragédies du siècle, le début de la Première Guerre mondiale et le plus sanglant des conflits nés de l'éclatement de la Yougoslavie. Le choix des acteurs aussi: tous les chefs d'Etats ou de gouvernement des pays du sud-est de l'Europe seront là, sauf Slobodan Milosevic dont les Européens comme Washington exigent le départ. L'opposition démocratique serbe est représentée, ainsi que le président du Monténégro, l'autre composante de la République fédérale de Yougoslavie (RFY). «La Serbie a sa place ici mais le peuple serbe doit d'abord se débarrasser de Milosevic et il serait à son honneur qu'il le fasse lui-même», souligne Bodo Hombach, proche de Gerhard Schröder et coordinateur de l'UE pour «le Pacte de stabilité pour les Balkans».
Evoqué par Paris il y a trois ans, le projet a été relancé et concrétisé par l'Allemagne pendant sa présidence européenne: il s'agit pour la première fois de lancer une approche globale misant sur le développement économique et la démocratisation de toute la région pour tourner la page d'une décennie de tensions ethniques et de conflits. Après une série de crises (Slovénie, Croatie, Bosnie) nées de la volonté de Slobodan Milosevic de construire la plus grande Serbie possible sur les ruines de l'ex-Yougoslavie, le conflit du Kosovo avec ses flots de réfugiés chassés vers l'Albanie et la Macédoine a rappelé que le ris