A l'issue de leur deuxième guerre balkanique, il n'y a pas
d'alternative pour les Occidentaux: ils doivent y gagner la paix. Quitte à dénouer plus libéralement qu'il n'en ont l'habitude les cordons de leur bourse; quitte aussi à consacrer au dossier balkanique une persévérance qui fait souvent défaut dès qu'un «point chaud» de la planète se refroidit et laisse dormir en paix diplomates et journalistes.
Après la Bosnie, et plus encore qu'elle, le Kosovo a été la vitrine du devoir d'ingérence et de la nouvelle doctrine d'emploi du pacte militaire dit Otan. Du coup, le Kosovo sera aussi le trébuchet auquel mesurer la validité (et la viabilité) de sa vision géopolitique. Qu'il n'y a pas d'alternative, cela veut dire évidemment qu'une situation de «ni paix ni guerre» prolongée serait une solution de facilité: potentiellement explosive et néanmoins coûteuse. Or, c'est déjà celle qui prévaut en Bosnie, où l'on sait que les haines intercommunautaires ne sont pourtant pas plus féroces qu'elles ne le sont devenues au Kosovo. La tâche qui attend les Occidentaux n'est pas simple: il restera encore longtemps plus facile de contraindre par la force des militaires à renoncer à une guerre que de forcer des civils à construire une paix qui les frustre de leur désir de vengeance.
Dans le contexte balkanique, cela implique que soient pris en compte le plus global et le plus détaillé. Il faut rétablir dans la région le réseau d'échanges qui fait une économie moderne et que le morcellement actuel e