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Libération

Les agronomes s'activent, les producteurs dépriment. L'abricot de demain n'est pas encore mûr. Pratique à manger, pas salissant, c'est un fruit d'avenir. Mais la surproduction fait chuter les cours.

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publié le 31 juillet 1999 à 23h54

La Roche-sur-le-Buis, envoyé spécial

Ils sont joufflus, juteux et savoureux, mais trop abondants pour contenter tout le monde. En particulier les producteurs du Sud de la France, qui redoutent déjà les retombées de cette année record sur leurs résultats d'exploitation. A l'inverse de la campagne 1998, qui avait vu la production hexagonale plafonner à 75 000 tonnes à cause du gel, les vergers d'abricotiers fourniront cette année plus de fruits que jamais: environ 185 000 tonnes selon les prévisions établies début juin au ministère de l'Agriculture, «et sans doute 188 000 à 190 000 tonnes en fin de saison», pronostique Daniel Obadia, président de la section abricot du Comité technique interprofessionnel des fruits et légumes (CTIFL). Dès qu'ils ont circulé, ces chiffres ont fait souffler un vent de panique sur l'ensemble de la filière. «En quelques jours, poursuit Daniel Obadia, la psychose de la surproduction a complètement désorganisé le marché. Une fois acquise la certitude qu'il y aurait une grosse récolte, les industriels et la grande distribution ont entretenu ce climat de peur et les prix se sont effondré artificiellement.»

Aujourd'hui, de nombreux producteurs craignent de finir l'année à genoux, faute de pouvoir écouler leur stock à un prix suffisant. «Plus je travaille, plus je perds d'argent», affirme Marc Vidal, propriétaire d'un verger de 4 hectares à La Roche-sur-le-Buis, un village au pied des collines de la Drôme provençale. Dans cette région plus connue pour sa l