New Delhi, de notre correspondante
Du monde, il y en avait hier dans les rues de New Delhi, mais pas pour fêter le milliard d'Indiens annoncés par les experts de l'Organisation des Nations Unies, mais pour cause de fête nationale! Les autorités ont en effet décidé de camper sur les chiffres de leur horloge démographique, qui tourne en permanence sur le site Internet du Bureau de recensement; or, il n'y avait exactement hier après-midi que 988 547 473 Indiens... A raison d'une naissance par seconde (plus de 15 millions par an), l'Inde n'atteindra le milliard que le 11 mai prochain. «Ce sera plus un jour marquant qu'une célébration. Notre objectif est surtout d'attirer l'attention de l'Indien ordinaire», explique un responsable du Bureau de recensement. La réalité démographique indienne est souvent plus parlante que la bataille de chiffres et d'experts, surtout à Katputli Colony, le plus grand bidonville de New Delhi. Trop chers préservatifs. «La journée, je travaille dur. Le soir, je bois, l'homme se réveille alors en moi, après les enfants arrivent.» Hindou et artiste de rue, Jagdish, 32 ans, est déjà père de cinq enfants. Comme tout le monde, Jagdish a entendu parler du planning familial, des préservatifs et des autres moyens de contraception. «Les préservatifs, je n'aime pas cela. D'abord, il faut y penser, les mettre et, de toute façon, c'est trop cher. Je me rends bien compte que j'ai trop d'enfants. Tout l'argent que je gagne, c'est pour eux. Mais que faire?» Depuis l'