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Portrait

Le pourfendeur de la «sale bouffe»Depuis le causse du Larzac, Bové a défendu toutes les causes.

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publié le 3 septembre 1999 à 0h37

Il était connu et voilà qu'on le reconnaît. Robin des Bois du

Larzac, Zorro du Causse aveyronnais, sous-commandant Marcos de la cause rurale" Les formules fleurissent, la légende enfle et passe les océans. On parle de lui dans les gazettes new-yorkaises, son nom est cité à l'Organisation mondiale du commerce à Genève. Jusqu'à Matignon, où son cas aura été suivi de près par les services de Jospin. Depuis vingt ans, le parcours, n'aura pas manqué d'opiniâtreté et d'abnégation.

Contre les OGM. Soldat obscur du pacifisme écolo et libertaire des années 70, cofondateur de la Confédération paysanne dans les années 80, grand pourfendeur des organismes génétiquement modifiés (OGM) depuis deux ans, héros de la résistance à «l'industrialisation de la nourriture», cet éleveur de brebis (550) de Montredon dans le Larzac est en passe de devenir un martyr. Paille. A 46 ans, il est le symbole vivant de la lutte contre «les multinationales de la sale bouffe». Sa décision de ne pas payer la caution et de rester en prison devrait ajouter une page à sa gloire. Page de publicité, certes. Mais page tout de même. Sa reddition fracassante, poing levé «à l'ancienne», cheveu ras, moustaches gauloises, le 19 août, après qu'un mandat d'arrêt fut lancé contre lui et tandis que quatre de ses amis de la Confédération paysanne se trouvaient déjà en prison, n'avait fait qu'ajouter une touche héroïque à un parcours déja jalonné de coups d'éclat. Bové se rend mais ne se résigne pas.

La paille, à part celle de

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