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Libération

Le fragile puzzle indonésien. L'exemple timorais exacerbe les autres revendications indépendantistes.

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publié le 8 septembre 1999 à 0h34

Dili, envoyé spécial.

Après le Timor oriental, Aceh, Irian Jaya, les Moluques, Bornéo? L'éventualité de l'indépendance de l'ancienne colonie portugaise, ouverte par la consultation populaire organisée le 30 août par les Nations unies, fait désormais redouter une désintégration à terme de l'Indonésie. Depuis la décision du président Habibie, en janvier, de laisser au Timor oriental le choix de l'indépendance, Djakarta n'a de cesse de répéter que l'ancienne colonie portugaise constitue un «cas particulier» et non un dangereux «précédent». «Je ne serai jamais le dirigeant qui a laissé le pays se désintégrer», assurait récemment le président Habibie, en réponse à une manifestation d'étudiants nationalistes qui brandissaient des caricatures le comparant à Mikhaïl Gorbatchev, l'architecte involontaire du démantèlement de l'URSS.

Les voisins de l'Indonésie commencent à envisager avec appréhension un éclatement de l'archipel. Le ministre australien des Affaires étrangères n'a pas hésité à évoquer sa crainte d'une «balkanisation» de cet Etat-nation relativement jeune. Cet immense ensemble insulaire, constitué de 17 000 îles et îlots, peuplé de 206 millions d'habitants de toutes confessions et issus de nombreuses ethnies, a hérité lors de son indépendance en 1949 des frontières aléatoires de l'ancienne colonie hollandaise. A une exception près: Timor-Est, annexé en 1976; et à une nuance près: l'Irian Jaya. Cette partie de l'île de la Nouvelle-Guinée, néerlandaise jusqu'en 1963, ne doit