Darwin (Australie), envoyé spécial
Comme l'indique un rapport confidentiel de la Mission des nations unies au Timor oriental (Unamet) qui date du début août, les Nations unies avaient connaissance il y a déjà au moins un mois du projet des milices anti-indépendantistes de conduire une «campagne terroriste» avec le «soutien du gouvernement indonésien». Ce rapport, rédigé par le commandant de la police civile de l'Unamet, fait état de quatre documents émanant de l'armée indonésienne et des milices.
Collaboration. Le premier fait état d'une rencontre, le 24 juillet 1999, au QG militaire de Dili entre le commandant militaire du territoire, Tono Suratman, le commandant de la police du Timor-Est et diverses personnalités du camp anti-indépendantiste. Les personnes présentes prennent acte du fait que le référendum d'autodétermination (organisé par l'ONU le 30 août) avait toutes les chances de conduire à un vote pour l'indépendance. En conséquence, il est décidé que la police et l'armée délégueront chacun cinq officiers des renseignements pour collaborer avec la milice Aitarak («Echarde»). Il est affirmé qu'en cette circonstance l'autorité des Nations unies ne sera pas reconnue, même si cela doit conduire à l'expulsion de l'Indonésie de l'ONU.
Intimidation. Le deuxième document, émanant de la milice Halilintar («Eclair»), affirme que celle-ci a reçu de l'armée indonésienne 2 000 fusils d'assaut M16 pour ses 6 000 membres. Ces derniers, est-il précisé, s'entraînent au maniement d'armes