TotalFina se marie avec Elf. Fruit de leurs entrailles, la naissance
en France d'un géant du pétrole et de la chimie. Quelles seront les conséquences? Revue de détails.
Quelles conséquences pour les pompistes?
Les pompistes ne le disent pas encore tout haut, mais ils sont inquiets. L'an dernier, il existait en France sept marques de carburants. Avec la disparition de Mobil, racheté par BP, celle d'Agip ou encore le retrait d'Aral, présent surtout dans l'est de la France, le pompiste indépendant attaché à vendre de l'essence de marque devra faire son marché auprès d'un nombre de pétroliers drastiquement réduit: Shell, Esso, BP et TotalFina-Elf. Or, qui dit moins d'intervenants dit moins de concurrence. Difficile d'arracher demain de meilleures conditions qu'aujourd'hui.
Les pompes de grandes surfaces qui ont ravi aux stationsservice de marque une part grandissante du marché des carburants (elles distribuent aujourd'hui 52% de l'essence), se heurteront de leur côté à plus forte partie.
Et pour l'automobiliste?
Il peut se faire aussi du mouron. Le Comité professionnel du pétrole, qui se livre tous les ans à un scrupuleux comptage, recensait à fin 1998, 4 624 stations-service distribuant du Total, de l'Elf ou du Fina. Rapportées aux 7 750 stations qui vendent en France de l'essence de marque, ce sont 60% des pompes qui seront dès demain, plus ou moins directement, entre les mains du géant. Or, en ennemis qu'ils étaient, Total et Elf se faisaient la guerre. Campant souvent l'une en