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Portrait

L'homme qui ne regrette rien. Philippe Jaffré n'a jamais vraiment compris Elf.

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publié le 14 septembre 1999 à 0h41

Philippe Jaffré n'est jamais passé pour un patron modeste. Dès son

arrivée à la présidence d'Elf Aquitaine, en 1993, fraîchement nommé par Edouard Balladur, il entreprend de faire le grand ménage de cette maison qu'il connaît mal encore, et dont il feint, au moins dans un premier temps, de mépriser la culture. Tout à son entreprise de purification des comptes et des pratiques, il fait de Loïk Le Floch-Prigent, son prédécesseur, une véritable obsession, son bouc émissaire favori. «Depuis août 1993, j'ai lutté pour le redressement d'Elf dans une période troublée, a-t-il expliqué hier. Pendant cinq ans, j'ai mis de l'ordre dans les pratiques, les méthodes, l'organisation. Nous avons organisé la privatisation du groupe en 1994, la croissance de la valeur d'Elf a progressé de 23% par an et sa capitalisation boursière est passée de 15,5 à 40,6 milliards d'euros.» Lui n'a rien à se reprocher. Ni ses maladresses avec ses collaborateurs, ni sa gestion des conflits. Et pourtant, le conflit social très récent (mars-juillet 1999) qui l'a opposé aux salariés de Elf EP (exploration-production) à Pau fut particulièrement révélateur. Pendant trois mois, les employés du site se sont battus contre un plan de suppression d'emplois de 2 000 postes, lancé par la direction d'Elf. Mais, très rapidement, la protestation s'est cristallisée sur la personne même de Philippe Jaffré, au point que ce dernier a été contraint de reporter son assemblée générale du printemps dernier. Bref, le président d'E

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