Au milieu de la salle d'accueil du consulat général algérien du
quartier Stalingrad, à Paris, le fonctionnaire a un sourire éclatant. Cet ancien membre de l'équipe consulaire se réjouit de contrôler un vote paisible étalé sur six jours (du 11 au 16 septembre). Surpris avec un sac bourré de bulletins de vote lors de l'élection présidentielle d'avril, il avait été pris à partie dans ces mêmes locaux par des représentants des candidats de l'opposition. Cette fois-ci, les assesseurs algériens des bureaux de vote ont passé une semaine sans histoire, même si la participation dépasse largement celle de l'élection du printemps . Attablé à la terrasse d'un café toute proche, Si Ahmed, sexagénaire et vieil habitant du nord du XIXe arrondissement, lève les mains vers le ciel: «Par Allah, je te dis la vérité. J'ai voté parce qu'il y avait le mot paix dans cette élection, mais comment y arriver, on nous a rien expliqué», dit-il avant que son voisin du même âge explique sans ambages: «Moi, je te dis la vraie vérité. Comme tous les immigrés, on est venu voter uniquement pour avoir la carte d'électeur à jour, et pouvoir rentrer tranquillement au pays... mais, en plus, c'est une élection qui offre la paix, pourquoi pas.» Les 600 000 Algériens inscrits sur les listes sont habitués de longue date à ne recevoir aucune information de leurs représentations consulaires. Concernant ce scrutin, il y a eu uniquement quatre meetings à travers la France, animés par des membres du gouvernement venus d'