Menu
Libération

Le maestro de la contradiction.

Article réservé aux abonnés
par Nordine CHERFI
publié le 17 septembre 1999 à 0h44

On trouve tout, et souvent son contraire, dans le flot de

déclarations d'Abdelaziz Bouteflika. Les institutions: «L'Etat est malade de ses institutions» (29 mai1999). «L'Algérie a une Constitution et des institutions qui fonctionnent» (l'Express,19 août). L'économie: «Je suis favorable à une économie libérale franche» (Paris-Match, 15 avril). Il faut prendre des «mesures visant au renforcement du cadre général de l'économie nationale, à la reconstruction et à la relance du service public» (Marianne, 12 avril). Les journalistes algériens: il les qualifie de «commères de hammam» (2 avril). Six mois plus tard, il estime dans l'Express (19 août) que «la presse est un antidote aux tentatives de dérives ou d'excès». Les islamistes: «Il n'y a plus de place pour le FIS. On chercherait en vain dans la Constitution la trace d'un quelconque encouragement à une vision utopique de l'Etat et de la société», répète-t-il. Mais il fait demander aux imams des 14 000 mosquées du pays de les transformer en «tribunes» pour le oui, ramenant l'Algérie à «l'utilisation de la religion à des fins politiques» formellement interdite par la Constitution. Les Kabyles: «Sortez de vos douars. De loin, je vous voyais comme des géants, d'ici je vois que vous êtes beaucoup plus petits», leur lance-t-il le 2 avril. Mais le 12 septembre il rend à «ces hommes libres» leur langue, «le tamazight». La France: «Les nouvelles générations n'ont aucune raison de traîner des contentieux que le verdict de l'Hist