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Libération

Référendum hier en Algérie, où la population devait approuver la «concorde civile» proposée par Bouteflika. Algérie: un vote pour dire oui à la paix du Président. Journée de vote, journée d'espérance forcée; à Bentalha, comme dans le reste du pays, on veut tourner une page.

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publié le 17 septembre 1999 à 0h44

17, 5 millions d'Algériens étaient, hier, appelés à voter au

référendum sur la paix et la «concorde civile». Si le oui ne faisait pas l'ombre d'un doute, la seule inconnue ­ et le seul test ­ pour le chef de l'Etat portait sur la participation. En fin d'après-midi, les autorités annonçaient qu'elle atteignait 74,18%. Les premiers résultats devaient être connus ce matin à l'aube.

Bentalha, envoyée spéciale. Les bureaux de vote ressemblent à des salles de bal, lampions et bouquets de fleurs. Dans les petites communes, des banderoles ont été déployées, saluant «la concorde civile». Partout, le terme résonne comme un slogan. Il y a eu «le tournoi de pétanque de la concorde civile» ou «le match de beach volley de la concorde civile». Cette fois, c'est décidé. Les élections, généralement austères en Algérie, doivent ressembler à une fête. «On entre dans l'ère nouvelle, il faut que la joie se voie», commente placidement un employé municipal. «C'est pour la paix.» Répétée à l'envi, la formule a quelque chose de magique, après une crise qui fit, officiellement, plus de 100 000 morts.

A Bentalha, à une dizaine de kilomètres d'Alger, une pancarte indique au-dessus d'un terrain vague, où trottinent des moutons: «Bientôt ici, un commissariat.» Un peu plus loin, un drapeau algérien se dresse entre les maisons vides. Ici, plus de 150 personnes ont été massacrées dans la nuit du 23 septembre 1997. «Dieu seul connaît ce qui s'est passé et moi je n'y tiens pas», dit une mère de famille. «Chez