Après la reconnaissance, la crise de croissance. La première Techno
Parade avait rassemblé 100 000 personnes. Cette année, la techno française a gagné une réputation planétaire. Dix ans après les balbutiements à «l'Hacienda» de Manchester du DJ Laurent Garnier, éclaireur révolutionnaire sur les terres de l'Acid House, de Daft Punk à Mr Oizo, de Stardust à Alex Gopher, la «French Touch» ne manque pas d'air. De marginale, la techno s'est presque normalisée, irriguant une scène qui brasse gaiement toutes les audaces audiovisuelles et cyber-arborescences. Née dans les dérives nocturnes des dance-floors et des raves fébriles, sa culture underground se décline au grand jour. La techno a réussi la fusion homme-machine, les machines désirantes touchent au coeur de la cible adolescente. Conditions de rêve pour que la Techno Parade 99 soit une superbe kermesse. Pourtant, plus elle rassemble, plus la violence risque de gâcher la fête, comme l'an passé, où des hordes de «caillera» aguerrie sont tombées à bras raccourcis sur les noceurs pacifiques du défilé. Bandes colorées des banlieues s'attaquant aux petits Blancs aisés. Crack contre Ectasy, Kangol contre Stüssy, «rapattitude» contre «no look», deux mondes s'entrechoquent sans s'entendre. Voilà pour la caricature. Mais la techno et le rap, les deux dernières convulsions musicales depuis la révolution rock'n'roll, ont beaucoup en commun. Alors que le rock hexagonal s'est essentiellement cantonné à un rôle de figurant, techno et rap «