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Libération

Report du procès, scellés détruits, menaces...Dix ans pour un face-à-face très attendu.

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publié le 20 septembre 1999 à 0h46

Les scientologues sont décidés à agir. Avec le procès qui s'ouvre ce

matin à Marseille contre sept de ses membres, poursuivis pour escroquerie, la secte sait qu'elle joue beaucoup: son image, son nom, et ses pratiques. Alors, hier midi, l'Eglise de scientologie a envoyé trois émissaires dans la cité phocéenne: ses deux responsables français, Jean Dupuis et Danièle Gounord, et un membre du bureau européen, venu de Copenhague (Suède). Quant aux adeptes locaux, ils ont été prévenus. Et se tiennent prêts, «si besoin est», dixit Danièle Gounord, à participer à ce que la secte appelle ses «croisades»: rassemblements, pancartes et banderoles devant le palais de justice de Marseille.

Côté victimes, on s'est également activé. Parmi elles, il y a Raymond Scapillato qui, malgré des menaces à peine voilées, a maintenu dix ans durant sa constitution de partie civile.

A la secte, il reproche d'avoir pris deux mois de sa vie, et quelques milliers de francs. C'est à dire peu, au regard des sommes bien plus importantes et des endoctrinements bien plus long évoqués parfois par d'autres victimes, au début de l'instruction, en 1990. Mais la plupart se sont rétractées. Sauf Jean-Jacques G., 20 ans à l'époque des faits, et qui devrait se constituer partie civile, ce matin, aux côtés de l'Unadfi (Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu). Son cas est plus épineux pour la secte que celui de Scapillato. Jean-Jacques G. faisait à l'époque partie du «staff» de la Scientol