On s'épuise à disserter sur la frontière qui sépare les Eglises des
sectes. Le bon sens commun les distingue assez bien, mais, dans un pays de droit écrit, on bute sur l'écueil de ne pas transformer la protection contre les malfrats du surnaturel en police des consciences. Au demeurant, le code pénal recèle suffisamment de ressources pour s'attaquer à ceux qui font leur beurre avec le désarroi humain.
Mais, s'agissant de la Scientologie, le seul traitement judiciaire ne suffit peut-être pas. A l'évidence, la secte qui professe un culte science-fictionnesque délirant relève plus de l'entreprise totalitaire que de l'association spirituelle. Et pas seulement parce que l'Eglise de scientologie pratique le ratissage systématique des poches de tous les pauvres gens qu'elle endoctrine: c'est la caractéristique la mieux partagée du monde des sectateurs. A la différence des autres, les scientologues ont constitué au sein de leur «Eglise» une sorte d'organisation secrète qui vise à écraser la volonté de ses détracteurs, manipuler des «idiots utiles» (comme disait Lénine), infiltrer les rouages associatifs, voire ceux de l'Etat, bref imposer une hégémonie sur le monde qui n'est pas de nature très différente de tous les systèmes de décervelage de masse qui sévissent ou ont sévi sur la planète.
Certes, ils ne sont pas si nombreux que ça les scientologues, ce n'est pas pour autant qu'ils doivent être négligés. Il y a suffisamment de preuves, d'indices, de témoignages sur les menées occultes