Menu
Libération
Repères

L'Inra vise haut et loin

Article réservé aux abonnés
publié le 21 septembre 1999 à 0h48

«Pour le moment, il n'y a pas de répercussion sur la marche des

programmes de recherches.» Yves Chupeau, l'un des plus éminents spécialistes en génétique végétale de l'Inra (Institut national de la recherche agronomique), affiche la sérénité de celui qui se place au-dessus de la mêlée. Certes, le saccage de plantations expérimentales relevant de la recherche publique a semé le désarroi, voire le doute, dans le milieu scientifique. Mais l'Inra garde son cap, visant haut et loin: «90% des programmes en génétique végétale relèvent de la recherche fondamentale», affirme Jean-Pierre Prunier qui a entamé un recensement des études dans le domaine. «A la différence des chimistes ou des semenciers, notre objectif n'est pas de mettre au point de nouvelles plantes transgéniques, renchérit Yves Chupeau. Il s'agit plutôt d'accumuler des connaissances sur le végétal, de découvrir les gènes qui contrôlent les principales fonctions: résistance au stress, aux insectes, etc.» Un travail fondamental conduit sur une plante modèle (Arabidopsis) et sur des espèces comme le peuplier, le melon ou le riz. «Ces découvertes pourraient permettre la mise au point de plantes transgéniques», convient cependant Yves Chupeau. Comment? «En modifiant les gènes qui régulent les fonctions végétales, on pourra moduler la composition de la plante, renforcer sa résistance aux virus. Pour faire ce travail subtil, les gènes provenant de plantes seront bien plus efficaces que des gènes de bactéries ou d'animaux.» Alor