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Libération

Saint-Germain vers le «tout-piétonnier». La mairie met les bouchées doubles pendant cinq jours, en attendant plus.

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publié le 22 septembre 1999 à 0h49

Saint-Germain-en-Laye, envoyé spécial.

Le type sort en hurlant de la blanchisserie. A vingt mètres de là, sa Renault 21 est bien entourée. Un gardien de la paix note ce que lui dicte son collègue, qui rôde autour de l'auto, avant de coller l'étiquette fatidique: enlèvement demandé. «Je travaille ici. J'ai ma carte de résident. ça fait dix ans que je me gare ici tous les jours.» Mais ces jours-ci, la rue de l'Abreuvoir, à Saint-Germain-en-Laye, est piétonne, comme une dizaine d'autres. Ici, la journée sans voiture dure cinq jours, qui s'achèvent ce soir. «Finalement, la date du 22 septembre est plutôt attendue, puisqu'elle marque la fin de cet enfer.» Pour le patron de boutique à la R21, elle se soldera par une amende à 230 F: «Non seulement je perds du chiffre d'affaires, mais en plus il faut payer. Ils m'ont laissé ma bagnole, heureusement.» Depuis le début de l'opération, samedi dernier, cinq autos se sont retrouvées en fourrière, «et une dizaine d'autres étaient à la limite d'y aller. Souvent des commerçants du genre récalcitrant», a relevé le gardien de la paix. Chasse. «ça fait pourtant des mois qu'on informe les riverains, explique le maire RPR de la ville, Bernard Lamy. Pourtant, je ne suis pas un ayatollah de la circulation, je préfère la méthode douce.» Car l'idée secrète du maire est de transformer ces rues rendues aux piétons pour quelques jours en artères piétonnes éternelles. Ce qui ne fait pas l'unanimité. Le quincaillier râle, le coiffeur proteste, mais les ha