Cuffies envoyée spéciale
Ceux là ont pris Lionel Jospin aux mots. Ils se sont mo-bi-li-sés. En juillet, Wolber, leur entreprise, une unité Michelin de l'Aisne, annonce la fermeture du site soit 450 salariés sur le tapis. Le référé aboutit à l'annulation du plan social pour vice de procédure: simple sursis. Une manifestation met 5 000 personnes dans les rues de Soissons le 21 septembre dernier: beau défilé. Aujourd'hui, les «Bibs» se retournent vers Jospin: «Il nous avait invité à nous battre. Nous avons suivi ses conseils. On a joué notre rôle. C'est à lui de jouer maintenant». Celui qui parle, c'est l'avocat du comité d'entreprises, Philippe Brun, idées claires et voix qui porte. Entouré des délégués syndicaux, il avait hier François Hollande en face de lui.
Le premier secrétaire a délaissé les agapes militantes prévues ce jour-là à Cuffies, pour s'enfermer avec la délégation. «On fait un rond», propose-t-il. Mouvement de chaises. Ils font un rond. L'avocat a une idée précise: «Il faut une réforme du droit du licenciement économique. Jusqu'à aujourd'hui on ne peut pas discuter la cause économique du licenciement. Il suffit d'amender trois lignes du code du travail pour pouvoir saisir le juge, sur l'opportunité du licenciement.»
François Hollande ne promet rien, si ce n'est de soumettre l'idée aux journées parlementaires socialistes qui s'ouvrent aujourd'hui à Strasbourg: «Nous avons, nous, Parti socialiste, milité pour une pénalisation financière contre ceux qui licencient al