J'avance de trois cases, je tombe sur la case Michelin et je recule
de quatre cases. C'est un peu la situation dans laquelle se présente Lionel Jospin aujourd'hui à Strasbourg, où s'ouvrent les journées parlementaires du PS. Dans le calendrier originel du Premier ministre, ce rendez-vous alsacien avec les députés et les sénateurs socialistes devait être, après l'université d'été du PS à La Rochelle, le séminaire gouvernemental de Rambouillet et son intervention au journal de 20 heures de France 2, la quatrième étape de sa rentrée politique. Une quatrième occasion aussi de donner du contenu à sa «deuxième étape». L'affaire Michelin, qui a plombé son intervention télévisée avec cette phrase désormais fameuse sur «l'Etat qui ne peut pas tout» , a perturbé ce timing. Résultat: son discours d'aujourd'hui, prévu pour 17 heures, sonne comme un oral de rattrapage.
Cela fait maintenant dix jours que Lionel Jospin travaille son intervention. Jeudi, il a réuni ses ministres pour leur demander de détailler leurs programmes d'action. Au menu: la politique de la ville, la loi Urbanisme, Habitat, Déplacement, le projet de loi sur la parité aux scrutins municipaux et législatifs. Mais c'est évidemment sur Michelin que le Premier ministre est attendu. Car l'annonce des 7 500 suppressions d'emplois (en Europe et sur trois ans) par le manufacturier a regonflé les ardeurs communistes. Ces derniers ont profité de leurs journées parlementaires à Sète, la semaine dernière, pour confirmer qu'ils s