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Libération
Analyse

Un ratage révélateur. Jospin peine à donner un contenu à sa «deuxième étape».

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publié le 27 septembre 1999 à 0h41

S'il n'en reste qu'un, quel Jospin ce sera? Celui, présidentiable,

qui promet la reconquête du «plein emploi» en dix ans, ou celui qui, Premier ministre, assure que l'Etat ne peut rien quand Michelin annonce 7 500 suppressions d'emploi? Pour avoir donné l'impression d'un langage double, le chef du gouvernement, non candidat à l'Elysée, est obligé aujourd'hui de passer l'oral pour rattraper sa rentrée. Incompréhension. Qui l'eût cru? Il y a quatre semaines, il priait les socialistes réunis à La Rochelle de redoubler leurs applaudissements pour saluer son bilan en matière de lutte contre le chômage. La crainte alors, exprimée par certaines fédérations PS, était qu'il se laisse aller à «l'autosatisfaction». Un mois plus tard, le chef du gouvernement se retrouve sur la défensive. Accusé de dérive libérale pour avoir confessé à la télévision l'impuissance de son gouvernement dans une «économie non administrée». Son «il ne faut pas tout attendre de l'Etat» a suscité, pour le moins, de l'incompréhension à gauche. Les socialistes se sont pincé le nez, et les communistes, à la recherche d'une raison d'être et d'une occasion de se refaire après leur dernier échec électoral, ont sauté sur la bévue. Et d'appeler à battre le pavé parisien pour ramener le Premier ministre à moins de soumission à l'endroit du capitalisme et de la mondialisation. Salut les copains!

Il n'y a rien de pire en politique qu'une image qui se brouille, qu'un chef qui confesse ne rien pouvoir. Lionel Jospin depuis a