Menu
Libération
Analyse

Claude Allègre piégé par sa promesse de «sincérité». Son pari d'une rentrée à «zéro défaut» était intenable.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 septembre 1999 à 0h56

«Tous les quatre ans, il y a une poussée de fièvre lycéenne.» Cette

déclaration de Claude Allègre date de l'an dernier, à l'heure où le mouvement lycéen qui venait de lui gâcher son automne touchait à sa fin. Le ministre de l'Education venait de présenter, quelques jours plus tôt, son «plan d'action immédiat pour l'avenir des lycées». Il avait sans doute bon espoir que ses mesures calmeraient les lycéens. Ce qui fut le cas. Et qu'il ne serait plus rue de Grenelle en 2002, lors de la prochaine irruption.

Il est encore trop tôt pour savoir si la cuvée 1999-2000 des lycéens va à la fois faire mentir Allègre et tordre le cou à cette idée que jamais deux mouvements ne se sont succédé deux années de suite. La «journée d'action» d'aujourd'hui sera, de ce point de vue, un premier indicateur. Elle apportera un élément de réponse à cette question: le ministre de l'Education, encore tout à son bonheur d'avoir cornaqué la contestation enseignante, a-t-il la poisse au point de se coltiner une deuxième crise lycéenne?

Questionnaire. Si tel était le cas, le ministre pourrait, cette année, payer comptant la stratégie choisie d'une part, en 1997, pour engager sa réforme des lycées et de l'autre celle utilisée pour sortir, il y a un an, de la crise. Claude Allègre a lancé sa réforme du lycée par le biais d'un questionnaire à destination des élèves, concocté par Philippe Meirieu. C'était une illustration de sa volonté de mettre «l'élève au coeur» du système. Une entreprise «démagogique», ont al