Tout à l'heure, sur la tribune officielle, place Tiananmen, ils vont
s'avancer. Les sept membres permanents du Bureau politique, le cerveau du régime. Un demi-siècle après l'instauration de la République populaire par Mao Zedong, ils sont aux commandes du pays le plus peuplé du monde. Héritiers de la troisième génération de dirigeants communistes chinois, avec une relève qui, déjà, se prépare.
Alors que l'ex-URSS a éclaté, que l'Europe de l'Est s'est démocratisée, la Chine, qui, la première, avait amorcé son mouvement démocratique avec les manifestants de Tiananmen en 1989, conserve le dernier empire communiste. Sans doute les réformes économiques de ces dix dernières années l'ont davantage transformée en profondeur que Deng Xiaoping, le père de l'ouverture (mort en 1997), ne s'y attendait. Mais les attributs de la dynastie rouge sont toujours là.
Jiang Zemin, le consacré Si le ciel ne perturbe pas la fête avec ses pluies diluviennes, cette journée du 1er octobre devrait être la consécration de Jiang Zemin. Une sacrée revanche pour cet ancien ingénieur que tout le monde prenait pour une marionnette quand Deng Xiaoping l'a porté à la tête du Parti communiste, au lendemain de la répression, en juin 1989.
Depuis lors, celui qui fut d'abord maire de Shanghai et chef du Parti dans la ville la plus dynamique de Chine, a fait du chemin. Accumulant progressivement les titres de chef des armées puis de l'Etat, il est désormais le numéro un du régime. Et compte le rester au moins jusqu'e