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Libération

SPECIAL CHINE. Le 1er octobre 1949, Mao Zedong fondait la république populaire de Chine. A Pékin, 50 bougies et beaucoup de policiers. Le régime a prévu des cérémonies grandioses et un dispositif pour éviter toute contestation.

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publié le 1er octobre 1999 à 0h59

Pékin, envoyé spécial.

Pékin en état de siège, Pékin en état de fête. La capitale chinoise se prépare depuis des semaines pour cet événement: la célébration de 50 ans de régime communiste, à un moment de son histoire où le pays est engagé dans une marche forcée vers la prospérité et la puissance. Rarement, en tout cas, un régime n'aura consacré autant d'énergie à marquer son anniversaire, destiné à montrer à sa propre population comme au reste du monde que la Chine, après plus d'un siècle d'intrusions étrangères et la période des convulsions maoïstes, est en passe de conquérir la place qui revient à un pays de culture plusieurs fois millénaire, et qui «pèse» 1,25 milliard d'habitants. Un message que porteront haut et fort plus de 100 000 civils et militaires, 400 chars et 130 avions de combat, qui défileront ce matin devant les dirigeants communistes réunis place Tiananmen, là même où Mao Zedong proclama la République populaire en 1949.

Nettoyage. La capitale chinoise est à l'image de l'ambivalence du moment. D'un côté, une atmosphère festive a gagné la population, alimentée par des hausses de salaires et des jours de congés exceptionnels. Les familles se promènent dans les grandes artères totalement rénovées et décorées de lampions et de panneaux de propagande célébrant les grandes réalisations du régime depuis cinquante ans. De l'autre, les autorités ont procédé à un gigantesque «nettoyage»: des dizaines, voire des centaines, de milliers de personnes indésirables ­ migrant