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Libération

Comment Strauss-Kahn tente de glisser ses fonds de pension. Matignon stoppe la manoeuvre du ministre.

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publié le 6 octobre 1999 à 1h03

Matignon a senti le danger. A tous les étages, le démenti est

formel: on ne mélangera pas retraites et épargne salariale. Sous entendu: les propos de Dominique Strauss-Kahn n'engagent que lui. C'est que, depuis un bon mois, le ministre de l'Economie prend un malin plaisir à brouiller les pistes. Dans les coulisses de l'université d'été du PS à La Rochelle, fin août, il expliquait longuement aux journalistes que la réforme de l'épargne salariale devrait naturellement intégrer la mise en place de fonds de pension. «Bercy prend ses désirs pour des réalités», répliquait-on à l'époque dans l'entourage du Premier ministre. Ça n'a pas arrêté DSK qui a maintenu la pression. Suffisamment pour obliger Matignon à durcir le ton, Lionel Jospin ne pouvant pas risquer deux fois en moins d'un mois de se voir accusé de dérive libérale: «On ne connectera pas épargne salariale et fonds partenariaux de retraite», nous confiait solennellement en début de semaine l'entourage du Premier ministre. Autrement dit, aucun amalgame n'est à redouter. Cette mise au point n'est sans doute pas superflue. Les électeurs et les alliés du PS, qui ont pour l'heure bien du mal à faire le distinguo entre fonds partenariaux de gauche et fonds de pension de droite, auraient pu s'inquiéter d'un mélange des genres. Porte-à-faux. Tout s'est embrouillé, en fait, au cours de l'été. Initialement, les deux sujets étaient disjoints. L'épargne salariale dort dans les cartons programmatiques du PS. En revanche, les fonds pa