Sus à «l'entreprise barbare»" Après l'amendement Michelin, destiné à
freiner les licenciements des entreprises qui gagnent de l'argent, voici l'amendement Jaffré, pour refréner l'enrichissement des grands patrons. Augustin Bonrepaux, président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, a soumis hier au groupe socialiste un amendement au projet de budget 2000 visant à moraliser au plus tôt le dispositif. «Que certains grands patrons usent des stock-options pour s'attribuer des sommes fabuleuses est totalement inadmissible, s'indigne le député PS de l'Ariège. Je préconise donc de relever de 40% à 50% (dont 10% de prélèvements sociaux) la taxation des plus-values tirées de ces produits au-delà de 500 000 F.»
Examiné la semaine prochaine par la commission des finances, l'amendement se veut une réponse directe au «cas Jaffré». C'est que les quelque 250 millions de francs octroyés en indemnités et stock-options au président démissionnaire d'Elf, Philippe Jaffré, ont fait des vagues à gauche. Lors des journées parlementaires de Strasbourg, François Hollande s'en était ému. Et avait réclamé le retrait des mesures d'assouplissement en faveur des «bons de souscription de parts de créateurs d'entreprise» (stock-options à fiscalité allégée réservée aux jeunes sociétés) prévues dans le budget 2000.
Vaste réflexion. Mais François Hollande s'était bien gardé d'aller plus loin. Car le débat sur les stock-options n'est que l'un des aspects d'une vaste réflexion au ministère des