Anne-Marie Idrac (ex- secrétaire d'Etat aux transports 1995-1997),
députée UDF des Yvelines: «La tragédie de Paddington ne porte pas en elle-même condamnation de la privatisation effectuée par John Major. Elle est la conséquence d'un manque d'investissements qui a affecté pendant de trop longues années les chemins de fer britanniques. C'était le cas lorsque le rail était dans le giron public et c'est toujours le cas depuis la privatisation. La privatisation a certes amélioré le service, elle n'a pas permis d'inverser la tendance en matière d'afflux d'argent sur ce secteur. D'où de graves lacunes sur la sécurité. Paddington est la résultante de cette trop longue pénurie. La leçon qu'il faut en tirer est simple: l'Etat doit financer les investissements lourds. Il en va de l'intérêt général. La réforme que j'ai menée, en déchargeant la SNCF de sa dette, permet ces investissements. A cet égard, la prochaine directive européenne si elle veut favoriser le développement du rail en favorisant la concurrence entre les compagnies ne doit pas remettre en cause ce principe: le public, c'est-à-dire l'Etat ou les collectivités territoriales, doivent assurer les investissements lourds. Toute autre politique serait dangereuse. Le rail, le transport urbain en tout premier lieu, sont promis à un grand avenir tout simplement parce qu'ils permettront aux villes de sortir du "tout-voiture. C'est là un enjeu essentiel qui justifie que les prochains contrats de plan dans notre pays décident de