Londres, de notre correspondant.
Dès l'annonce de la fusion entre Dasa et Aérospatiale, les actions du britannique British Aerospace (BAe) ont accusé le coup, baissant de 4% en quelques minutes, avant de se ressaisir en fin de journée. Le géant de l'industrie aéronautique européenne venait d'être détrôné et se trouvait bel et bien isolé par l'union franco-allemande. «Coopération». La firme britannique qui, au début de l'année, avait préféré une solution nationale en s'alliant avec GEC Marconi, affirmait néanmoins dans un communiqué laconique qu'elle «accueillait favorablement l'opération». Elle saluait «cette intégration de l'industrie de la défense et aéronautique en Europe», et faisait ses offres de services pour «renforcer les programmes de coopération» dont elle est partie. Elle disait notamment espérer que la création de ce nouvel ensemble puisse clarifier le sort d'Airbus Industrie, dont elle est désormais un actionnaire isolé et minoritaire.
En s'alliant avec Dasa, l'Aérospatiale-Matra a réussi là où BAe avait échoué juste avant Noël dernier. Le britannique avait rompu au dernier moment ses négociations avec Dasa, malgré l'intérêt manifesté par Tony Blair et Gerhard Schröder. BAe avait préféré son compatriot GEC Marconi, fabricant d'électronique militaire. L'ensemble faisait de BAe-Marconi le nouveau et provisoire numéro un de l'aéronautique européenne, et ses parrains espéraient que toute reconfiguration de l'industrie s'organiserait autour de la nouvelle entité. Mais