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Libération

L'allié allemand récompensé. Pour Dasa, la fusion à parité avec le français est presque inespérée.

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publié le 15 octobre 1999 à 1h12

C'est la grande revanche de l'aéronautique allemande. Il y a dix ans

encore, elle était éclatée, faite de grands noms (Messerschmitt-Bolkow-Blöhm, Dornier") en passe de se regrouper au sein de Dasa, sous la bannière de Daimler-Benz. Par tous ses partenaires français et anglais, elle était considérée comme une alliée importante certes, mais «mineure», les grands sujets et les grands programmes se traitant surtout entre les deux rives de la Manche. Son grand et ambitieux patron, Jürgen Schremp (aujourd'hui président de Daimler-Chrysler, maison mère de Dasa), répétait à longueur d'entretiens en tapant du poing sur la table: «Nous voulons être considérés comme des partenaires majeurs!» Une ambition qui l'a, au passage, conduit à faire quelques erreurs, comme le rachat du néerlandais Fokker, qui s'est révélé être une véritable catastrophe. Affront inoubliable. Il y a dix mois encore, l'aéronautique allemande était à terre, publiquement ridiculisée par le britannique British Aerospace (BAe) qui, à la dernière minute, lui avait préféré GEC Marconi, l'autre anglais de la défense. Pour Dasa, qui voyait enfin dans cette fusion avec BAe l'occasion de se hisser parmi les grands du secteur, l'affront était terrible, inoubliable, un de ceux qui donnent la rage. C'est ainsi qu'à force de colère, Dasa se hisse aujourd'hui au premier rang européen et au troisième rang mondial, au sein d'un groupe qu'il va diriger à parité avec l'aéronautique française tout entière réunie (Aérospatiale-Matra